Bien choisir et entretenir son duvet

Qu’est-ce que le flocon de duvet ?

Lorsque nous parlons de duvet, tout de suite nous imaginons quelque chose d’aérien, soyeux et moelleux à souhait! Par définition un duvet est composé uniquement de flocons de duvet, il s’agit de la partie duveteuse de l’oie qui se situe sur sa poitrine. Le duvet possède une structure tridimensionnelle composée de minuscules poils serrés avec de nombreuses ramifications. A partir du noyau, poussent les fins filaments contenant l’air servant à l’isolation thermique. Grâce à ces millions de toutes petites « poches d’air », le duvet peut stocker une grande quantité d’air et ainsi fournir un climat propice au sommeil. Comme le duvet est hydrophile, il n’isole pas seulement du froid, il absorbe aussi beaucoup d’humidité qu’il restitue à l’environnement, cette parfaite régulation permet d’obtenir un climat sec et peu propice au développement de bactéries et champignons dans le lit.

Vous pouvez également trouver des duvets garnis de duvets de canard, vous les reconnaitrez facilement car ils sont moins gonflant et plus lourd que les duvets d’oie. Le duvet de canard étant un moins bon isolant, les duvets de canards nécessitent jusqu’à deux fois plus de duvet pour la même isolation thermique. De plus le duvet de canard de par sa plus petite taille ne permet que difficilement la régulation de l’humidité.

De l’oie au duvet

Les plumes, plumettes, plumettes duveteuses et les flocons de grande taille utilisés dans la manufacture Dauny dans le canton d’Argovie proviennent principalement de Pologne. Les pays de l’est sont des grands producteurs et consommateurs de viande d’oie, plus le pays est froid plus le flocon de duvet sera grand et isolant. La plupart des duvets d’oie se trouvant sur le marché suisse arborent le logo VSB de l’association suisse des manufactures de literie qui interdit depuis 1996 l’utilisation de plumes ou duvets prélevés sur des animaux vivants ou gavés.

Dans la manufacture Dauny, les plumes et flocons de duvet d’oie sont d’abord vidés des sacs de transport, puis lavés à l’eau avec des détergents doux et biodégradable. A la sortie de la machine à laver, ils sont séchés à minimum 100°C puis sont acheminés dans une grande machine afin de trier les différentes tailles de plumes et flocons. Les plus grandes plumes plus lourdes tombent dans les premiers bacs alors que les flocons, beaucoup plus légers tombent dans les derniers bacs.

Machine triant les plumes, plumettes et les flocons préalablement lavés et séchés.

Le divers éléments triés sont aspiré dans ces cabines, mis en sac puis pesés.

les sacs remplis partent à l’atelier de confection des oreillers et duvets.

Les plumes ne pouvant être utilisées dans la literie, les petits déchets ainsi que la poussière sont également triés par la machine, sorti du circuit de production et composter afin de servir d’engrais aux paysans de la région, ainsi la nature retourne à la nature.

Ni trop chaud, ni trop froid

Il est primordial de bien choisir la bonne isolation thermique de son duvet afin de ne pas étouffer en été ou grelotter en hiver. La quantité de chaleur que le duvet doit apporter au dormeur dépend de plusieurs paramètres dont:

La température de la chambre est-elle relativement stable tout au long de l’année ?
Ai-je de manière générale plutôt chaud ou froid ?
Un duvet par personne ou un grand pour deux ?
Est-ce que je transpire facilement toute l’année ?

La quantité de chaleur que retient le duvet est indiqué par les fabricants suisses à l’aide de points de chaleur qui vont généralement de 1 à 5. 1 point étant le duvet très léger d’été et 5 points le duvet le plus chaud pour les personnes très frileuses dormant dans une chambre très fraiche. Seuls les duvets contenant le même remplissage peuvent néanmoins être comparés entre eux. Il est également possible d’opter pour un duvet réglable au fil des saisons. Ces réglages permettent de profiter d’un duvet très léger pour la période estivale, d’un duvet plus ou moins chaud quand il fait plus frais et la 3ème possibilité est de mettre les deux parties ensemble à l’aide de bouton-pression pour obtenir un duvet encore plus chaud. Ce couteau suisse nommé duvet 4 saisons permet de s’adapter en tout temps et très aisément tout au long de l’année ainsi que selon nos besoins qui évoluent avec les années.

Bien choisir la dimension de son duvet

Tout comme le choix de la bonne température, la bonne taille de duvet est primordiale. Dans un duvet trop court vous aurez les pieds au froid, dans un duvet trop large vous ne serez pas à l’aise. Contrairement aux idées reçues, la dimension du duvet ne dépend pas de la dimension de votre lit, mais de votre taille et de votre façon de dormir.

Prenons le cas d’une personne seule dormant dans un lit de 120×200 cm, elle choisira un duvet de 160×210 cm ou 160×240 cm si elle est grande et souhaite avoir les pieds bien au chaud. Dans le cas de deux personnes dormant dans un lit de 180×200 cm, ils choisiront soit deux duvets 160×210 cm, soit un duvet 200×210 cm si ils ne souhaitent pas trop s’envelopper, soit un 240×240 cm afin de s’enrouler dedans et ne laisser aucune chance à l’air frais d’entrer. Il n’y a pas de règle absolue, chacun à ses habitudes.

Les différentes confections

Actuellement il y a principalement deux façons de confectionner un duvet, soit à carreaux, soit avec des cassettes.

Les duvets à carreaux sont obtenus par une couture qui relie la face supérieure à la face inférieure du duvet, celle-ci permet de conserver le duvet bien répartis dans tous les carreaux. Le gonflant ainsi que l’isolation du duvet sont moindre comparé à un duvet à cassettes à remplissage égal.
Au départ les flocons de duvet d’oie sont soufflés dans l’enveloppe en batiste fine qui se gonfle comme un ballon. Puis l’enveloppe se dégonfle tout en conservant les flocons à l’intérieur, la fente ayant servi a l’introduction des flocons est cousue. La deuxième étape consiste à répartir régulièrement les flocons avant le piquage des toiles, cette étape est réalisée sur une table lumineuse.

Les duvets à cassettes ont des entretoises de tissus cousues qui séparent la face supérieure de la face inférieure du duvet, celle-ci permet de conserver le duvet bien répartis dans tous les carreaux en évitant les ponts de froid lié au piquage des carreaux. Le duvet est plus gonflant et léger qu’un duvet à carreaux pour une même quantité d’isolation.
La confection de ce duvet est bien plus technique et longue qu’un duvet à carreaux. Les flocons de duvet d’oie sont soufflés à l’aide d’une canule dans chaque cassettes une après l’autre ce qui nécessite du personnel hautement qualifié ainsi qu’un temps de confection plus long. Peu importe la rangée, la cassette qui se trouve le plus loin est remplie en première, puis la canule passe dans la cassette située juste à côté et ainsi de suite. Entre chaque cassette une petite porte non cousue laisse passer la canule pour le remplissage, celle-ci se referme une fois la cassettes remplie de flocons.

Entretien de son duvet

Comme le duvet régule l’humidité évacuée par le corps pendant la nuit, il est important de le secouer et de l’aérer un petit moment chaque matin. Les duvets à cassettes nécessitent de les secouer dans la largeur afin d’éviter un déplacement du contenu. Une plus grande aération se fera à chaque changement de la housse de duvet, idéalement en le mettant sur le rebord de la fenêtre sans rayonnement direct du soleil afin de ne pas brûler le flocon d’oie. Le lavage d’un duvet d’oie intervient généralement tous les 2 à 3 ans au maximum. Ce lavage se fait en machine à laver traditionnelle pour autant que celle-ci soit suffisamment grande, le duvet doit pouvoir y entrer sans être compressé. Seul un détergent spécial pour duveterie doit être utilisé, l’utilisation d’autres détergents ou adoucissants peut abimer le flocon.

Le séchage du duvet est la partie la plus délicate, celle-ci doit impérativement être réalisée sans balle de tennis ou autres accessoires et dans un sèche-linge. Les appareils modernes ont un programme spécifique pour la duveterie, dans le cas contraire, sélectionnez une température basse. C’est la durée et non la chaleur excessive qui va parfaitement sécher votre duvet. Il est également recommandé selon les sèche-linge de sortir le duvet à quelques reprises pendant le cycle afin de laisser échapper la vapeur de la machine. Une fois le programme terminé, il faut veiller à le laisser s’aérer étendu à l’extérieur jusqu’au séchage complet et toujours à l’abris du soleil. Si le flocon n’est pas suffisamment séché, au bout de quelques jours, il va se solidifier et devenir aussi dur qu’un caillou, cet état est irréversible. En cas de doute ou d’absence des machines nécessaires, vous avez la possibilité de nous apporter votre duvet pour un nettoyage soigné.

Après 8 à 10 ans d’utilisation, il est temps de procéder à ce qu’on appelle une épuration. Cette opération réalisée par notre partenaire Billerbeck situé à Fischbach-Göslikon consiste à ouvrir le duvet pour y récupérer les flocons. Ceux-ci sont ensuite lavé, séché, trié et complété avec 10% de duvet neuf. Les flocons de duvet sont ensuite à nouveau soufflé dans une batiste neuve. Cet entretien écologique permet de donner une deuxième jeunesse à votre duvet et soulage le porte-monnaie car il vous redonnera environ 3650 nuits de douceur avec un coût inférieur de 50% à 60% du prix d’achat du duvet. Attention toutefois à ne pas trop attendre avant d’effectuer ce service, un duvet trop ancien ou insuffisamment soigné ne permettra pas de récupérer suffisamment de flocons.